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Des steppes mongoles au bush australien en tandem

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Java express
Écrit par Elément-Terre   
Jeudi, 20 Janvier 2011 00:00


Notre contre-la-montre à l'assaut des volcans javanais

Avec notre passage à Singapour, nous avons entamé notre découverte de l'Asie insulaire ! Nous voilà donc partis en bateau pour l'Indonésie. Première étape : un ferry rapide qui nous emmène jusqu'à la petite île de Pulau Batam.
Seconde étape : un énorme ferry, direction l'île de Java et Djakarta, quelques centaines de kilomètres plus au Sud.


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C'est en milieu d'après-midi que nous découvrons à quoi va ressembler notre cadre de vie pour les prochaines longues heures qui arrivent (26 heures sur le papier...).

Devant le Km Cimerai


Ayant opté pour la classe "ekonomy", nous voilà installés dans un dortoir immense de plusieurs centaines de places. Chacun a un lit, un matelas, et une colonie de cafards à disposition ! Vus les regards portés sur nous, nous comprenons vite que les étrangers n'ont pas l'habitude de voyager de la sorte, et encore moins en classe économique ! Et c'est tant mieux ! Passée la surprise, les sourires, les "hello" et les "where do you come from" pleuvent pour notre plus grand plaisir ! Nous découvrons avec nos voisins de litée des Indonésiens ultra accueillants et curieux de connaître un peu notre histoire.


4ème pont, classe Ekonomy...


Pour ne rien gâcher, la Bahasa Indonesia, la langue indonésienne, est assez simple et nous en avions déjà appris quelques bribes en Malaisie où elle est également parlée. Sans pouvoir bien sûr tenir une conversation nous arrivons à surprendre nos interlocuteurs avec quelques mots bien placés !
C'est donc dans une ambiance bon enfant que nous nous dirigeons lentement, très lentement, vers Java... Les 26 heures annoncées se transforment en 32, que nous passerons à dormir, à arpenter les ponts supérieurs du Km Cimerai, et à jouer au Yams... C'est finalement au milieu de la nuit que nous débarquons sur les docks de Djakarta.


Mais où est Charly ?


La nuit est noire, nous n'avons plus de lumière (elle n'a pas supporté les embruns salés de Thailande), pas de carte précise de la capitale indonésienne, alors nous décidons d'attendre le soleil pour quitter les docks. Nous voilà donc partis pour de longues nouvelles heures d'attente. Mais nous ne sommes pas les seuls à attendre ! Les dockers attendent le prochain bateau à décharger et ils sont ravis d'avoir deux nouvelles têtes avec qui essayer de discuter ! Ces nouvelles heures nous confortent dans notre première impression : les Indonésiens nous offrent un accueil extraordinaire !

Au lever du soleil, nous voilà donc partis sur les routes de Djakarta. Avec Bangkok puis Kuala Lumpur nous pensions avoir atteint le pire de la circulation dans les capitales du monde. Et bien non !! Djakarta atteint des sommets ! Routes défoncées, panneaux de direction et de noms de rues inexistants mais surtout un trafic incroyable de véhicules plus déglingués les uns que les autres nous noyant dans un nuage dense et infecte d'hydrocarbures... La transition avec l'aseptisée Singapour est saisissante !
Et pourtant dans cette cohue infernale une joyeuse bande d'utopistes a réussi à voir le jour. Leur motivation dans la vie : promouvoir l'usage du vélo sur les routes indonésiennes ! La tâche est ambitieuse mais leur volonté tenace ! C'est parmi eux que nous passerons nos deux jours à Djakarta.


Mais où est Charly - 2 ?

Nous apprenons par leur biais que nous devrons prolonger nos visas à Bali (nous n'avions en effet réussi qu'à obtenir un visa de 1 mois à l'ambassade indonésienne de Kuala Lumpur) une semaine avant leur date officielle d'expiration. La sentence vient de tomber : il nous reste 3 semaines pour traverser Java, parcourir plus de 1000 km, et profiter des sites culturels et naturels de cette partie de l'Indonésie ! Autant dire que le planning est serré, il va falloir sortir nos plus beaux (gros ?) mollets ! Pas le temps donc de rester fêter le nouvel an avec l'équipe de Bike to Work, nous revoilà sur les routes !

Nous avons donc roulé, beaucoup roulé, 14 jours sans prendre de journée de repos... Au début pas autant que l'on aurait voulu à cause des dénivelés infernaux que nous offrent les routes de Java. Le lacet de montagne n'est a priori pas très en vogue dans cette partie du monde, les difficultés s'affrontent de face ! Même si ne nous sommes jamais montés au-delà de 800 mètres d'altitude, nos gambettes en ont pris un coup ! Nous n'avions jamais rien monté d'aussi raide...


Ben oui, ça monte !!


Heureusement les paysages sont somptueux. Nous redécouvrons le plaisir de pédaler au coeur des rizières en terrasses. Malheureusement, c'est ici la saison des pluies. Plus que les averses violentes auxquelles nous sommes désormais familiers, c'est l'humidité de l'air qui nous gênera le plus ! Physiquement bien sûr, mais aussi pour profiter pleinement de la nature. L'île de Java est en effet parsemée de volcans, mais à cause du taux d'humidité dans l'air, ils sont impossibles à voir, tout est trop blanc !
Nous arriverons toutefois à en apercevoir quelques uns, dont le majestueux (monstrueux ?) Merapi, qui a fait de nombreuses victimes lors de sa toute récente dernière éruption.


Souvenirs de l'éruption du Merapi : une petite coulée de boue...



Au coeur de ce paysage, nous découvrons quelques merveilles humaines, dont le somptueux temple bouddhiste de Borobudur, qui a su résisté depuis 1200 ans aux nuages de cendres du Merapi, aux attentats terroristes et aux va-et-vient des touristes !


Devant Borobudur


Tout au long de notre traversée de Java, nous avons pu apprécier l'accueil et l'enthousiasme du peuple indonésien, toujours le sourire aux lèvres, prêt à nous aider et à nous offrir l'hospitalité quand il est tard et que nous ne trouvons rien pour dormir.
Nous sommes d'ailleurs effarés de découvrir la densité de population de Java. Mais finalement rien de bien étonnant quand on imagine 120 millions de personnes se partager un territoire à peine plus grand que la Grande-Bretagne...


Mais où est Charly - 3 ?


La conséquence directe de cette densité de population, c'est le trafic infernal qui règne partout. Même les axes routiers secondaires pas franchement larges agonisent sous un trafic incessant. Difficile parfois pour nous de profiter des paysages, surtout pour le capitaine, dont le niveau de stress augmente avec la densité de trafic. Il faut dire que les Indonésiens, adorables en dehors, deviennent de véritables catastrophes une fois qu'ils ont un volant dans les mains. Après une semaine sur les routes javanaises, nous avons décidé que ce n'était pas normal de pouvoir caresser chaque voiture qui nous doublait ! Nous avons donc dû nous improviser un nouvel écarteur de roue, d'abord en bananier et sac plastique, puis plus perfectionné en bambou et drapeau rouge !


Mise en place du bananier - écarteur de roue



Le summum a été atteint autour de la ville de Probolingo. En une demie-journée, nous avons dû nous jeter en catastrophe 4 fois dans le bas-côté à cause de chauffards vraiment dangereux. Faire du vélo, nous aimons ça, mais risquer sa vie toutes les demies-heures, beaucoup moins !
Du coup, quand on nous a proposé une excursion qui nous permettait de découvrir deux sites volcaniques en activité et par la même occasion de nous éviter une centaine de kilomètres à serrer les fesses sur les routes indonésiennes, nous n'avons pas hésité très longtemps !


Braqueurs de banque ? Non, cyclos asphyxiés !



C'est de cette manière que nous avons eu la chance de pouvoir approcher le Bromo qui se calmait tout juste de sa dernière éruption. Quelle magie d'entendre le souffle de la Terre et de découvrir ses volutes rejoindre l'atmosphère ! Impossible de ressentir autre chose que de l'humilité devant le spectacle que nous offre Dame Nature... Sans parler de celui qui prend aux tripes lorsque l'on traverse ces villages recouverts de cendres, où les habitants triment du matin au soir pour redonner de l'air à leurs cultures...



Cultures sous les cendres



C'est ensuite Kawah Ijen qui nous a offert la vision irréelle d'un lac d'eaux sulphurées aux reflets turquoises. Mais surtout, quelle surprise de voir sortir de ce cratère fumant des dizaines de travailleurs de l'extrême ! Tous les jours, dès 6 heures du matin, ils gravissent les 800 mètres d'altitude qui les séparent du sommet puis descendent au coeur des fumées acides pour récolter des plaques de soufre... C'est chargés de paniers de bambous pouvant atteindre jusqu'à 100 kg que ces ouvriers d'un autre temps font le trajet inverse jusqu'à atteindre la pesée de leur labeur et la poignée de roupiahs qui l'accompagne... Drôle de sentiment d'assister à ce triste manège... Très peu de ces hommes sont équipés de masques respiratoires, aucun n'a de bonnes chaussures... A les entendre tousser, peu de doutes à avoir, les fumées sont bel et bien acides...


Kawah Ijen - Entrée du cratère


Le lac et la "source" de soufre


Germinal, version indonésienne...



Nous décidons ensuite de reprendre la route et de descendre du plateau d'Ijen en tandem, malgré l'état de la route catastrophique, pour rejoindre Ketapang d'où nous pourrons prendre le ferry pour Bali. Notre bonne volonté ne sera pas récompensée ! Après à peine 4 km, nous stoppons net : la jante avant vient de nous lâcher ! Ca fait un petit coup au moral de voir notre beau tandem agoniser sur cette roue pliée en deux ! Heureusement, seul le disque de freins semble avoir souffert, et le capitaine ayant senti la roue se dérober avant la casse, nous ne sommes pas tombés !


Oups... On a comme un souci à l'avant...


Jante Mavic, après plus de 12 000 km de bons et loyaux services !


Dans notre malchance, un mini-bus de touristes malais avec leur guide parlant anglais et indonésien passe par là et nous aide à charger notre attirail sur un camion de choux. En moins de 3 heures, nous atteignons la grosse ville la plus proche et faisons réparer notre roue. Autant dire qu'on aurait pas fait mieux si on était descendu en vélo, même sans casse ! Il nous reste alors une quinzaine de kilomètres à parcourir pour atteindre l'embarcadère pour Bali, facile ! Oui, en théorie, mais parfois il y a des journées comme ça, où rien ne va... Deux kilomètres après Banyuwangi, nous cassons notre câble de dérailleur et nous rendons compte que nous avons cassé 2 rayons !!


Graissage du nouveau câble de dérailleur


Nous avons compris le message, Java ne veut plus de nous ! Nous prenons acte et montons à bord d'un ferry, ce soir, nous dormirons à Bali ! Notre contre-la-montre a payé, nous sommes dans les temps pour prolonger nos visas !

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