forex trading logo

    



Des steppes mongoles au bush australien en tandem

Avant le départ

Home Dernières nouvelles Une île, puis une autre île...
Une île, puis une autre île...
Écrit par Elément-Terre   
Vendredi, 25 Février 2011 00:00


Sumbawa et Flores, le paradis des sens, l'enfer des mollets


Cliquez pour agrandir

Tout avait pourtant si bien commencé... Il y a eu d'abord un voyage sans encombres entre Bali et Sumbawa, sur le ferry passagers AWU, le cousin du KM Ciremai que nous avions emprunté pour atteindre Jakarta. Ce navire, comme toute la famille, transporte sa colonie de cafards mais aussi, pour notre plus grand plaisir, des quantités impressionnnantes d'oignons odorants ! Une croisière de 24 heures nous fait découvrir les côtes de Lombok avant de rejoindre le port de Bima, sur l'île de Sumbawa.


Depuis le KM AWU, au large des côtes de Lombok

Il y a eu ensuite une petite journée de pédalage entre Bima et Sapé, au coeur de la forêt tropicale de Sumbawa, où nous avons retrouvé le plaisir de rouler sur des routes beaucoup plus tranquilles qu'à Java et Bali.
Puis est venu un nouveau trajet maritime, en ferry voiture celui-là, qui nous a transportés en une dizaine d'heures jusqu'à l'île de Flores, sur une mer aux courants réputés les plus violents au monde (quand l'Océan Indien rencontre le Pacifique, ça fait des vagues...).


Débarquement du ferry, en toute quiétude !


Et finalement il y a eu ce port enchanteur de Labuan Bajo, d'où nous avons pu aller à la rencontre d'une espèce particulièrement attachante de varans, celle des Dragons de Komodo, vivant sur l'île éponyme et sur sa voisine Rinca. Ces charmants petits lézards, pouvant mesurer jusqu'à 3 m de longueur et peser jusqu'à 100 kg, se nourrissent exclusivement de chair fraiche et sanguinolante (singes, cervidés, buffles sauvages, et parfois touristes inconscients...). Les jeunes mères, par amour pour leur progéniture, enterrent leurs oeufs bien à l'abri, pour être sûres d'être les premières à pouvoir les croquer quand ils éclosent, obligeant les petits à vivre dans les arbres pendant 3 ans, jusqu'à ce qu'ils aient assez de forces pour pouvoir se défendre, et éventuellement se nourrir à leur tour de leurs congénères. Des amours de bestioles préhistoriques qui, une fois leur proie blessée, la suivent pendant plusieurs semaines, dans l'attente que les bactéries contenues dans leur salive fassent effet et empoisonnent totalement le corps mordu... On vous l'a dit, une espèce particulièrement attachante !




Paysages de Rinca Island


Et puis il a fallu remonter sur le tandem, et c'est là que tout s'est compliqué... Oui, nous avions bien remarqué ces montagnes impressionnantes qui s'élevaient au-dessus des plages paradisiaques, oui nous avions bien lu ces guides de voyage qui mentionnaient des cyclistes un peu fêlés qui se lançaient à l'assaut des routes de Flores, mais non nous ne nous attendions pas à ce que cela soit si difficile !




Reliefs typiques de Flores


Pendant une petite semaine, nous avons bravé des montées hallucinantes, dont les pourcentages devaient parfois avoisiner les 20%, sous une chaleur parfois démantielle ! Notre pédalage n'avait plus franchement grand chose à voir avec un mouvement circulaire, mais plutôt à des accoups de forcenés en lutte avec la gravité ! Autant dire que nous avons souvent rêvé de voyager plus léger ! Qu'est-ce-que nous aurions aimé nous délester de nos 60 kg de bagages !! Il y a eu quelques moments de désarroi où après avoir monté difficilement 100 ou 200 mètres nous les redescendions aussi sec, sur des pentes tout aussi vertigineuses, obligeant le Capitaine à s'accrocher à ses poignées de frein, et la Stockerine à serrer les fesses en attendant que cela passe ! Mais nous avons tenu le coup, et nous avons réussi à ne jamais pousser notre attirail, ce qui finalement aurait peut-être été encore plus fatigant...


Journée 1 sur Flores et déjà plus de 1000 m de dénivelé positif
dans les mollets !


Heureusement, ce bout de terre indonésienne ne s'est pas résumé à une lutte de bagnards. Nous y avons découvert, encore une fois, un peuple et une culture extraordinaires. Merci à tous ces enfants qui nous ont encouragés, entre peur et curiosité, et qui parfois même nous ont poussés dans les pentes les plus raides !


Les enfants de Flores

Merci à tous ces gens charmants qui nous ont accueillis avec leurs sourires et leurs ananas si juteux, et qui ont accepté de nous offrir un peu d'eau chaude pour manger des bols de nouilles déshydratées pour notre pause de midi ! Cela nous a permis des moments incroyables de convivialité. Nous n'avons jamais pris un repas en tête à tête, nous étions toujours accompagnés de regards bienveillants. Parfois d'ailleurs un peu trop ! Tout comme nous l'avions vécu dans certaines zones chinoises et vietnamiennes, nous avons créé de réels attroupements, nous enlevant toute intimité. La plupart du temps, nous adorons ces moments, mais parfois, quand la fatigue est bien ancrée, nous souhaitons un peu plus de calme et nous aimerions savoir dire "De l'air s'il vous plait !". Mais comment en vouloir à tous ces gens ? C'est notre choix de voyager de cette manière originale, qui forcément attire les regards et suscite la curiosité...


Observés ??


Plus nous avançons vers l'Est, plus les gens changent physiquement. Le morphotype "malais" se transforme : les nez s'épatent, les peaux se foncent, les cheveux deviennent de plus en plus crépus. Pas de doute, nous approchons de la Papouasie et des îles du Pacifique !

Dans la région de Bajawa, nous avons également eu la chance de participer à la cérémonie annuelle traditionnelle d'un village Ngada.


Bena, village traditionnel Ngada

Une fois par an, des mâts de bambous sont érigés sur la place du village, au milieu des maisons qui lui font toutes face, non loin des pierres où ont lieu les sacrifices de porcs ou de buffles. Chacun revêt son habit traditionnel, ikats brodés en guise de sarongs, sacs en peaux, couvre-chefs pour les hommes, et rejoint le cercle pour chanter et danser et apporter ainsi le bonheur et la prospérité sur le village. Toutes les heures environ, les chants cessent et tout le monde se disperse dans les habitations, pour manger le repas traditionnel, riz accompagné de porc ou de chien, le tout arrosé copieusement de vin ou de liqueur de palme. Pendant que les hommes fument des kreteks, ces cigarettes aromatisées aux clous de girofle, les femmes chiquent des noix de bétel, avant d'en cracher le jus coloré. D'apparence inoffensive, ces petites boules, mélangées à des coraux pillés et à des feuilles, ont des vertus addictives, mais surtout elles transforment tous les sourires ! Elles marquent de manière indélébile les dents, les gencives et les lèvres d'une belle couleur rouge sang et rongent les dents jusqu'à les faire tomber...





Ces tribus, comme la majorité à Flores et sur les autres îles orientales de l'Indonésie, sont chrétiennes , converties par les missionnaires portugais puis hollandais depuis le XVIème siècle. Il est particulièrement amusant de découvrir ce christianisme si différent de celui dont on a l'habitude ! Il reste énormément teinté d'animisme, la religion originale de ce coin du monde. On y célèbre donc les fêtes en sacrifiant des animaux, et on y enterre les siens devant sa maison, dans des stelles recouvertes de faiences psychédéliques, pour que l'âme des ancêtres ne soient jamais bien loin ! Il semble que l'Eglise catholique leur ait juste demandé de limiter le nombre de sacrifices annuels...


Restes de buffles sacrifiés


Nous nous sommes donc retrouvés dans cette joyeuse animation, à déguster notre premier repas canin (pas mauvais...) et à boire beaucoup trop ! Il faut dire que chaque maison se faisait un joyeux plaisir de nous inviter et de nous servir, et reservir, et reservir... Des "bulés" (prononcez "boulet", le doux nom donné aux blancs) chez soi, c'est pas tous les jours !
Cette rencontre fut pour nous un moment extraordinaire, un peu irréel, tellement loin de nos standards ! Qu'il est bon de voir que le monde n'est pas encore totalement uniformisé, même si les téléphones portables et le Coca Cola sont bien là ! Un des moments les plus forts de notre aventure...


Avant Ende



Après avoir rejoint la côte en longeant de splendides plages vierges aux galets bleus, nous nous sommes offerts quelques jours de repos au pied du Kelimutu. Cet ancien cratère est désormais composé de trois lacs, aux eaux de couleurs différentes, qui changent au fil des saisons et des années. La croyance locale leur assigne le rôle particulièrement délicat de recevoir l'esprit des défunts. Le lac noir pour les mauvaises âmes, le bleu turquoise pour les jeunes et le vert émeraude pour les autres. Encore une fois, nous y découvrons la splendeur grandiose de la Nature...




Lever de soleil sur les lacs du Kelimutu


Et puis, comme toute bonne chose à une fin, nous avons quitté Flores, ses femmes aux sourires ravageurs, ses dénivelés cauchemardesques et ses plages paradisiaques, après y avoir passé 10 jours extraordinaires. A Ende, nous embarquons à nouveau à bord du ferry AWU, qui avait déchargé ses oignons en route, mais pas ses cafards, direction le Timor, notre dernière étape asiatique !



L'escargot de montagne par Wilga

Plus de photos disponibles dans "Galerie photos/vidéos"

 

Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter et suivez nos aventures en direct










Nos sponsors








 




Animé par Joomla!. Designed by: Joomla 1.5 Template, scripting encyclopedia. Valid XHTML and CSS.