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Des steppes mongoles au bush australien en tandem

Avant le départ

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Sur le toit du monde, ou presque !
Écrit par Elément-Terre   
Mardi, 27 Juillet 2010 00:00


Chengdu - Shangri-La : Stairway to Heaven

Après quelques jours de repos dans la capitale sichuanaise, c’est des fourmis dans les jambes que nous nous dirigeons plein Ouest, avec en ligne de mire les hauts plateaux tibétains du Sichuan.

Les premiers jours ont été plutôt tranquilles : nous passons de 500 à 2 600 m d’altitude en 6 jours. Nous rencontrons sur la route de nombreux groupes de cyclistes chinois qui se rendent à Lhassa, dans une sorte de rite initiatique ouvert exclusivement à la jeunesse dorée de l’Est chinois. Même si nos rythmes sont foncièrement différents (ils partent le matin à 7h30, nous ne nous levons très rarement avant 8h, ils ne transportent quasiment aucun bagage, nous sommes de vrais poids lourds), nous les retrouvons souvent le soir dans des sortes de relais-cyclos qui nous hébergent et nous nourrissent le temps d’une soirée et d’une nuit. Qu’il est intéressant et enrichissant de pouvoir enfin discuter avec des Chinois de notre âge ! Nous découvrons un peu effarés qu’ils n’ont absolument aucune idée de la difficulté qu’ont les Occidentaux à aller au Tibet (à ce jour, obligation de demander un permis très cher et, s’il est accepté, obligation de se déplacer dans la province du Tibet avec un guide chinois). Nous comprenons rapidement qu’il est des sujets de discussion qu’il faut éviter, la Chine reste la Chine…


Relais-cyclos avant Luding


La face cachée du relais-cyclos : les toilettes sont à partager avec les cochons !!

A 2 600 m d'altitude, nous croisons la ville de Kangding, et notre arrivée dans cette ville nous laissera longtemps des souvenirs. Au détour d’un lacet, nous découvrons de nouveaux visages. Les peaux sont plus tannées, les traits plus fins, les cheveux plus longs, les coiffures des femmes s’ornent de laines rouges et roses. Les « Nihao » sont remplacés par des « Tachi Dele ». Même si nous ne sommes pas proprement dit dans la province du Tibet, ce seront nos premiers pas au cœur de la culture tibétaine !


Premières écritures tibétaines, Paoma Shan, Kangding

Fenêtre tibétaine


A partir de là, nous enchainons les montées de cols à plus de 4 000 m d’altitude, d’abord plein Ouest jusqu’à Litang, puis plein Sud jusqu’à Shangri-La. Au total près de 15 cols au-delà de cette altitude, avec un maximum atteint à 4 728 m !

Certaines montées de cols ont été particulièrement laborieuses, chaque coup de pédale représentait une véritable lutte contre la gravité, arrachée dans la douleur. La météo ne nous a pas toujours aidés. Quelle frustration de passer des heures et des heures, parfois des jours et des jours, à monter pour se retrouver à plus de 4 500 m d’altitude, exténués, trempés, gelés et pris au piège d’un épais brouillard ne laissant aucune chance à la vue ! Parfois aussi, le bitume a disparu, remplacé par des chemins boueux bourrés d’ornières, ne facilitant pas notre progression.


Et dire qu'on attendait la descente pour se reposer !

Mais dans l’ensemble, nous avons pris un réel plaisir à gravir ces montagnes somptueuses. Nous n’avons pas beaucoup souffert de l’altitude : quelques maux de tête, le souffle court, des vertiges en descendant du vélo et des nuits un peu agitées, mais rien de très pénalisant ! Les corps ont bien sûr souffert : un jour ce sont les genoux de Monsieur, le lendemain les tendons de Madame, le surlendemain les articulations des deux… Sans parler d’une angine pour monter le premier col à 4 300 m et des problèmes intestinaux qui reviennent régulièrement !


 
  
 2159 m : Démarrage en douceur4 298 m, le 1er au-dessus de 4 000,
dans le brouillard...
              4 439 m
 
 
 
 4 442 m, Tientsuwashan pass            Autour de 4 300 m    4 728 m, le plus haut !
      Gelés et exténués...
  
 Chose étrange, des panneaux
annoncent l'arrivée aux cols, mais
l'altitude annoncée ne correspond
jamais à la réalité géographique...
           4 645 m, Tuer Pass 

Les paysages que nous rencontrons sont surprenants : ils varient énormément d’une vallée à l’autre, d’un col à l’autre, alors que les altitudes sont les mêmes. C’est ainsi que nous découvrons un jour des montagnes verdoyantes, un autre des pics rocheux, un autre des forêts de pins et de rhododendrons.


C'est l'affluence à l'épicerie !

Nous retrouvons beaucoup de similitudes avec la Mongolie : les bergers nomades se déplacent ici aussi en moto, les cheveux au vent. Les troupeaux de chevaux et de vaches sont remplacés par ceux de yaks, les iourtes par des tentes noires, le thé salé par le thé au beurre, mais il règne chez les Tibétains ce même sentiment de calme et d’authenticité. Ces mêmes sourires gratuits, ce même sens de l’hospitalité vis-à-vis de l’étranger.
Les efforts physiques intenses et quotidiens, couplés aux effets de l’altitude, exacerbent les sentiments et nous nous sommes parfois surpris les larmes aux yeux, devant la simplicité d’un campement de nomades ou devant la splendeur d’un troupeau de yaks traversant une rivière bouillonnante.


Rencontre au sommet


Nous avons eu le plaisir et la chance de rencontrer sur la route Anne et Stepan, un couple de cyclos allemands partis il y a trois mois d’Ouzbékistan, avec qui nous partagerons beaucoup pendant plus de 10 jours. Des montées de cols sous la pluie, aux spots de camping époustouflants, en passant par les hôtels miteux et les nouilles chinoises au réchaud !


Daxuenshan Pass, 4 329 m, arrivée du couple germanique


Campement dans les nuages, autour de 4 300 m d'altitude


Et puis un jour, au détour d’une descente de col, les maisons ont changé : les murs blancs et les toits plats sont remplacés par d’énormes fermes. Et les visages changent à nouveau… Nous voilà en territoire Naxi, et dans la province du Yunnan.
Le passage à Shangri-La, cité ultra-touristique située à 3 300m d’altitude, marquera donc la fin de notre intrusion au cœur de la culture tibétaine.  La Chine nous laisse parfois un sentiment mitigé mais, peut-être pour la première fois depuis le début de notre traversée en Chine, ce passage en territoire tibétain a été foncièrement authentique. Nous y avons apprécié les rencontres simples, les sourires profonds sur ces visages si beaux, qui font oublier ces hordes de 4x4 de Chinois Han, l’ethnie majoritaire du pays, qui nous doublent à fond la caisse, la tête en dehors des portières pour nous prendre en photos, sans essayer de communiquer avec nous.

Nous redescendons donc désormais vers des altitudes plus raisonnables, des vallées plus peuplées, des climats plus chauds, des routes plus empruntées, un sentiment étrange au fond de la gorge. Nous aurions aimé rester plus longtemps là-haut dans les nuages, vivre encore plus intensément ces quelques semaines. Nous reviendrons, un jour, peut-être quand le Tibet sera libre…

 
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